Electronic music

Alpha Blondy – Biographie

today21/08/2022 206 1

Arrière-plan
share close

Passeport artiste

01/01/1953
Dimbrokro (Côte d’Ivoire)
Pays: Côte d’Ivoire
Langue: Anglais Français
Qualité: Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical: Reggae / Musique africaine
Site d’Alpha Blondy

L’homme est médiatique. Ses frasques sont largement reprises dans les journaux. Mais sa musique a véritablement secoué l’Afrique de l’Ouest dans les années 80. Alpha Blondy s’est imposé avec un reggae très imprégné de rythmes africains.
Biographie:

Alpha Blondy, de son vrai nom Seydou Koné, est né le 1er janvier 1953 à Dimbrokro en Côte d’Ivoire. Il est élevé par sa grand-mère Chérie Coco, qui le choie et s’occupe de lui avec attention. Il est renvoyé du collège en 72 et part finir ses études à Monrovia au Libéria. Il y parle l’anglais qu’il a appris alors qu’il était au collège. Puis il part pour New York poursuivre

des études d’anglais.

En réalité, cette ville lui permet de découvrir le reggae lors d’un concert des Jamaïcains de Burning Spear en 77. Là, il commence à chanter dans divers groupes avec le projet certain d’enregistrer un disque. C’est presque chose faite quand il rencontre le producteur Clive Hunt. Mais malheureusement, ce dernier le laisse tomber à la dernière minute. Véritablement déprimé, Seydou Koné rentre à Abidjan dans son pays natal.

Il vit à ce moment-là une période sombre de sa vie : enfermé dans un hôpital psychiatrique, il y passe deux ans durant lesquels il s’accroche à la musique et ses chansons.

1983 : « Jah Glory »

Devenu Alpha Blondy (déviation de « bandit »), il rencontre Fulgence Kassy, producteur de télévision. Celui-ci le fait passer dans son émission « Première chance ». À la suite de ça, il enregistre un premier disque « Jah Glory » (1983) avec un titre phare « Brigadier Sabari », chanté en dioula et inspiré par une vraie « opération coup-de-poing » de la police ivoirienne à laquelle le chanteur a assisté.

Le succès est instantané. Le reggae que l’on croyait jusque-là synonyme de musique jamaïcaine devient très naturellement un élément du paysage musical ivoirien et plus largement africain. Les mômes des bas quartiers d’Abidjan sont les premiers à s’enflammer pour celui qu’on va rapidement surnommer, le « Marley » ivoirien.

Un rien survolté, rebelle, chantant aussi bien en dioula, qu’en baoulé, français et anglais, Alpha Blondy augure une nouvelle génération d’artiste qui bouscule un peu les données établies.

Son aura et sa réputation atteignent l’Europe. Il sort un maxi 45 t intitulé « Rasta poué » qui devient en quelques jours un véritable succès. Puis en 84, il s’établit pour un temps à Paris et signe avec la firme Pathé-Marconi (EMI). Le second album est enregistré dans la capitale française et mixé à Londres. La chanson et titre de l’album « Cocody Rock » est enregistré à Kingston avec les fameux Wailers.

Véritable bête de scène, Alpha Blondy tourne beaucoup et notamment en Afrique de l’Ouest où ses prestations dans de grandes salles, voire des stades sont autant de rassemblements de la jeunesse survoltée.

De retour dans son pays, Alpha Blondy sort en 85 un troisième opus intitulé « Apartheid is Nazism », hymne militant à la liberté et à la paix avec notamment « Jésus come back » découvrant ainsi le caractère quasi mystique du chanteur.

1986 : « Jerusalem »

Fin 86 sort « Jérusalem », album enregistré dans les célèbres studios Tuff Gong en Jamaïque en compagnie une nouvelle fois des Wailers. À sa manière Alpha Blondy prône un certain œcuménisme, mettant en avant cette fois-ci la Tora, après le Coran et la Bible. Lors d’un passage au Maroc en juillet 86, il chante face à un public arabe les paroles en hébreu de « Jérusalem ». Ce qui pourrait paraître comme étant de la provocation, n’est en fait qu’un désir incroyable de rassembler et de réconcilier les hommes entre eux.

Accompagné de son groupe « Solar System », Alpha Blondy entame une tournée française qui démarre les 6 et 7 mars 87 au Zénith à Paris avant de partir pour les Antilles. Une tournée plus large prévue en Europe est finalement annulée. La radio privée NRJ qui sponsorise la tournée blâme le chanteur pour son manque de « professionnalisme ». Il n’est pas rare à cette époque de le voir commencer un concert avec deux heures de retard !

Star dans tout l’Ouest africain, le reggaeman a atteint les sommets de la gloire. L’album « Révolution » qui sort en 87 permet à Alpha Blondy de changer légèrement de ton, de coloration musicale. Enregistré à Paris, l’album propose des morceaux comme « Sweet Fanta Diallo » où violons et violoncelle viennent soutenir la base reggae, ou bien « Miri » duo-slow avec la grande dame de la chanson ivoirienne, Aïcha Koné. Mais la principale curiosité de ce disque n’est autre que « Jah Houphouët parle » ou quelques 10’37 de discours du président ivoirien de l’époque, sur un vague fond reggae. Cet hommage à l’homme d’État, qui remplit les deux tiers de la première face du 33 tours peut nous apparaître comme une bizarrerie. Mais Alpha Blondy l’assume très bien et se défend des critiques avec véhémence.

Après l’annulation des concerts à Paris au Zénith en 88 et une tournée triomphale de deux mois aux États-Unis, le rastaman domicilié depuis quelque temps déjà à Paris, rentre à Abidjan en 89, ce qui constitue un véritable événement pour les Ivoiriens. Dans ses bagages, il ramène un nouvel album « The Prophets » dont il compte assurer la promotion depuis la Côte d’Ivoire. En effet, Alpha Blondy considère que paradoxalement Pathé Marconi, sa maison de disques néglige un peu le marché africain. Pour cet album, il est à la fois, compositeur, parolier, interprète et producteur. De plus, il s’occupe dorénavant de son management.

À partir de la fin de l’année 89, il se produit toujours avec le Solar System, dans toute l’Afrique de l’Ouest. Un disque intitulé « SOS guerre tribale » est enregistré dans un studio 8 pistes à Abidjan et sort de façon confidentielle.

1991 : « Masada »

Il renoue avec la scène parisienne en décembre 91 pour une série de trois concerts à l’Elysée-Montmartre. Le retour de l’enfant terrible du reggae africain se fait quasiment en même temps que la sortie de son nouvel album « Masada ». Les arrangements sont signés Boncaïna Maïga et la prise de son ainsi que le mixage, Denis Bovell qui travailla notamment avec Linton Kwesi Johnson. Le simple « Rendez-vous » fait un carton, la carrière du « rastafoulosophe » (comme il le dit lui-même) redémarre et l’album devient rapidement Disque d’or. En octobre 92, il passe au Zénith à Paris, au terme d’une tournée européenne fatigante.

Au début de l’année 93, Alpha Blondy fait une tentative de suicide après une crise de démence. Les derniers mois passés en tournée semblent avoir éprouvé ses nerfs fragiles.

Remis de ses émotions, Alpha Blondy revient en 93 avec un nouvel album « Dieu ». Entouré d’excellents musiciens, le rasta ivoirien, plus mystique que jamais, distille un reggae rock plus rapide que précédemment, abordant des sujets polémistes comme dans « Abortion is a crime » ou personnels comme dans « Heal me » (« Qui peut me soigner ? »).

Après plusieurs ennuis de santé qui l’ont mené à faire des séjours en hôpital psychiatrique, Alpha Blondy revient sur scène le 10 décembre 94 à Abidjan lors d’un festival organisé pour célébrer le premier anniversaire de la mort du président Houphouët Boigny. Quelques jours plus tard, le 29 décembre, il fait un retour remarqué au Zénith à Paris.

Après la sortie d’un « Best of » en 96, Alpha Blondy revient en juin de la même année, avec « Grand Bassam-Zion Rock » dont les titres sont chantés en six langues : arabe, malinké, français, anglais, wolof et ashanti. Boncana Maïga signe les arrangements. Rien de très nouveau dans cet opus reggae mâtiné de rock et de funk, si ce n’est une reprise de « Natural Mystic » du grand maître Marley.

1998 : « Ytzah Rabin »

Deux ans plus tard, ayant quitté sa maison de disques EMI, le rastaman met sur le marché ivoirien une nouvelle cassette intitulée « Ytzah Rabin » du nom (écorché) du Premier ministre israélien assassiné. Les titres plus virulents que jamais, de « Armée française » à « Guerre civile » donnent un aperçu du renouveau contestataire de l’artiste, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde et en particulier à la nouvelle classe politique ivoirienne. En septembre, l’album sort en CD sur le label Une Musique (appartenant à la chaîne de télé française TF1). Le simple qui en est extrait s’intitule « New Dawn ».

Les 25 et 26 décembre 1998, il organise le Festa 98 à Grand-Bassam, près d’Abidjan. Près de 200 000 personnes assistent à ce festival clôt par la prestation d’Alpha Blondy qui arrive sur scène à 6 heures du matin.

Pour accompagner la sortie de « Yitzhak Rabin » en Europe, Alpha Blondy se lance dans une nouvelle tournée. Bien qu’il se soit fait une entorse lors de sa première date en France, il honore ses engagements et tient à ne pas décevoir le public. Le 13 mars 1999, au Zénith de Paris, il reste sur scène plus de trois heures.

Un côté imprévisible constitue le trait de caractère essentiel de la personnalité d’Alpha Blondy. Il est en effet relativement difficile d’établir un portrait juste de l’artiste. Marié de nombreuses fois, père de six enfants (quatre filles et deux garçons) sa vie privée est digne des sagas des magazines « people ».

Très critiqué pour son attachement excessif au Président Houphouët Boigny, encensé pour avoir permis à la musique africaine de se trouver une place honorable dans les rayons des disquaires, les sentiments sont partagés envers Alpha Blondy, l’enfant terrible de la Côte d’Ivoire. Il met cependant parfois son talent au profit de causes politiques telles que la liberté de la presse en Afrique. Fin novembre, on trouve ainsi son nom allié à une chanson, « Journalistes en danger », enregistrée au profit des journalistes africains emprisonnés et composée pour l’association française « Reporters sans frontières ».

Dieu

En fait, ce titre fait partie d’un album « Elohim » qui paraît fin 99 en Afrique et en février 2000 en France. Enregistrés à Abidjan et à Paris, les autres titres de cet opus rendent compte de la colère du chanteur face aux abus des politiques, face à la corruption et à la misère, « Les voleurs de la république », « Dictature » ou « La queue du diable ». Alpha Blondy intervient beaucoup dans les débats qui concerne la vie de son pays, la Côte d’Ivoire en proie début 2000 à une véritable crise politique. Son nom revient souvent et il se positionne ainsi comme un personnage public incontournable.

Il entame au printemps une longue tournée qui le mène en Égypte, au Burkina Faso et au Cameroun avant la France. L’événement est sa présence au Palais Omnisports de Bercy le 18 octobre 2000 devant 10.000 personnes venues fêter l’événement.

Il faut attendre deux ans pour que sorte un nouvel opus du chanteur ivoirien. En mars 2002, « Merci » vient marquer les vingt ans de carrière du reggaeman: « Merci à Dieu et aux personnes qui de près ou de loin ont contribué à construire ma carrière (…) Merci aux ennemis ! parce que leurs critiques ou leurs contre-vérités nous permettent de nous parfaire » déclare-t-il à la présentation à Abidjan de ce 16e album (AFP 12/03/02). Toujours enclin à critiquer le pouvoir politique, Alpha Blondy rappelle son engagement politique avec « Politruc » et « Feu ». Il s’insurge aussi contre le fléau que constituent les mines anti-personnelles dans « Who are you ? » chantée avec la blonde Ophélie Winter. Sur « Wari », on peut aussi entendre le groupe de rap Saïan Supa Crew.

Alpha entame une tournée française en mai 2002 qui passe le 15 mai à l’Olympia. Il s’envole fin août pour les États-Unis et l’Amérique latine où il représente l’une des dernières grandes figures du reggae mondial. En cette année qui célèbre ses 20 ans de carrière, il entreprend en novembre une tournée des grands stades du continent africain, mais les évènements politiques se déroulant en Côte d’Ivoire perturbent la bonne organisation des concerts. Un certain nombre sont d’ailleurs annulés, notamment celui devant se dérouler à Ouagadougou au Burkina Faso, suite à une interdiction du ministre de l’Intérieur.

Le 23 février 2003, il est nominé lors de la cérémonie des Grammy Awards, qui se déroule à New York, dans la catégorie du meilleur album reggae, mais se voit souffler cette distinction par Lee Scratch Perry.

Grandes tournées

Le groupe de reggae britannique UB40 l’invite pour un duo sur la chanson « Young Guns » qui figure sur la version française de l’album « Homegrown ».

À la fin de l’année, Alpha Blondy s’envole pour le Brésil où il demeure très populaire. Il y retourne pour deux concerts supplémentaires début 2004 et se produit également en Argentine, avant de prendre la direction de Dakar, où il n’avait pas joué depuis longtemps, et de l’île de La Réunion.

À l’issue d’un concert en France en juillet, il fait une mauvaise chute et se fracture le péroné. Plâtré, il remonte sur scène avec ses béquilles une semaine plus tard en Belgique, et repart vers le Brésil et l’Argentine. Avant la fin de l’année, il donne des concerts au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Sénégal et en Gambie.

2005 démarre sur le même rythme, avec la même dimension planétaire : après quelques dates aux États-Unis, il est en Australie et en Nouvelle-Zélande, passe ensuite au Portugal avant de s’envoler vers l’île Maurice et La Réunion. En juin sort la compilation « Akwaba ». Aucune chanson n’est inédite, mais certains succès du chanteur ivoirien ont été réenregistrés avec des artistes tels que Neg’marrons, Magic System ou Mokobe (du groupe de rap 113). Le 2 juillet, au cours de sa tournée européenne, Alpha Blondy chante devant le château de Versailles dans le cadre du Live 8 organisé par Bob Geldof. Dix concerts aux États-Unis, cette fois-ci en grande partie sur la côte Ouest et à Hawaï, puis au Mexique et à Porto Rico sont programmés pour le mois d’août. Le 4 septembre 2005, Alpha Blondy et le Solar System se produisent au 10th annual Monterey Bay Reggaefest, en Californie.

Le 21 septembre 2005, le chanteur ivoirien est nommé Messager de la paix pour l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).

Pendant l’année 2006, Alpha Blondy continue de donner des concerts dans le monde entier. Mis à part cela, il multiplie les entrevues avec tous les acteurs de la vie politique ivoirienne et plusieurs chefs d’État des pays voisins. L’année suivante, après trois étapes dans les Antilles françaises, le chanteur ivoirien se rend en Haïti pour deux concerts en mars, dans le cadre de la Quinzaine de la francophonie. Il en profite pour lancer un appel pour que les jeunes îliens se détournent de la violence.

2007 : « Jah Victory »

En novembre 2007, il met fin à cinq ans de deuil discographique en publiant « Jah Victory ». Le chantre ivoirien a tenu promesse : « Tant qu’il y a la guerre, je ne sortirai pas de disque » disait-il. Il a donc attendu que son pays retrouve un calme relatif après la signature des accords de Ouagadougou pour retourner en studio.

Réalisé avec l’aide de Tyron Downie (ex-Wailer de Bob Marley) aux claviers et programmation et Sly et Robbie à la rythmique batterie-basse, « Jah Victory » contient dix-neuf chansons en français, en anglais et en dioula. Le ton y est souvent dur, notamment sur « Mister Grande Gueule », « Les Salauds » ou « Sales racistes ». Mais l’allégresse l’optimise et le mysticisme d’Alpha Blondy n’est jamais loin. Il y a même quelques morceaux « surprises », comme cette reprise ponctuée de cornemuse de « Wish You Where Here » de Pink Floyd, cet accordéon sur « Gban Gban » ou ces bruits de bombe et ces guitares rock sur « Les Salauds ».

La tournée de « Jah Victory » est lancée en octobre en Angola. Elle se poursuit en France, passe par le Zénith de Paris le 16 novembre, se poursuit aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, etc.

Début 2008, à l’occasion de la coupe d’Afrique des Nations, il donne des concerts au Ghana avant de s’envoler vers l’Amérique du Nord pour une nouvelle tournée.

L’année 2009 est encore une année riche en concerts pour Alpha Blondy. Il passe par le Canada, la Tunisie, la France, l’Allemagne, le Portugal, la Suède… Lui qui n’arrête pas de tourner n’avait encore jamais eu de show immortalisé sur DVD : c’est chose faite le 26 octobre 2009 avec la parution de « Alpha Blondy and the Solar System : Live in Peace Tour », captation d’un concert donné au Zénith de Paris en novembre 2007.

En 2010, Alpha Blondy s’implique dans les élections présidentielles de Côte d’Ivoire en affichant clairement son soutien au président sortant Laurent Gbagbo. Le 12 juin, il donne un grand concert gratuit en sa présence au complexe sportif Jessie Jackson de Yopougon, à Abidjan, exhortant le public à voter dans la paix. Le 13 juin, il réitère l’opération en jouant dans un stade de Bouaké, au nord du pays, devant 20.000 personnes et aux côtés du Premier ministre, Guillaume Soro. Des bousculades à l’entrée du stade font deux morts et une vingtaine de blessés.

Le scrutin a lieu à l’automne et donne Alassane Ouattara vainqueur. Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir pendant plusieurs mois, ce qui pousse Alpha Blondy à le désavouer.

En février 2011, le chanteur est l’objet d’un documentaire retraçant sa carrière et ses engagements. Réalisé par Dramane Cissé et Antoinette Delafin, il s’intitule : « Alpha Blondy, un combat pour la liberté ».

2011 : « Vision »

Deux mois plus tard, le 4 avril 2011 sort « Vision », nouvel album du reggaeman ivoirien. Aucune mention n’est faite de la situation explosive en Côte d’Ivoire. « C’est volontaire », affirme Alpha Blondy, qui livre tout de même des nouveaux titres empreints d’amertume et de blessures (« Tu mens », « Ces soi-disant amis », « Trop bon »…). Pour le produire, Alpha Blondy s’est appuyé sur les musiciens qui l’accompagnent en live depuis plusieurs années. Ils ont travaillé chaque morceau en itinérance pendant trois ans, dans les hôtels qui les accueillaient après des concerts, à Buenos Aires, Rio de Janeiro, Zurich, Paris… Le résultat est fidèle au style reggae roots revendiqué par le chanteur et comporte une version reggae de « Stewball » de Hugues Aufray, qu’Alpha Blondy chantait en classe quand il était adolescent.

Le 14 avril, Alpha Blondy et son groupe remplissent le Zénith de Paris, avant de retrouver d’autres artistes africains pour la Nuit africaine du Stade de France le 18 juin 2011.

Juste avant l’été, Alpha Blondy sort un nouveau simple, « Vuvuzela » destiné à devenir le tube dance de la saison, remixé par DJ Kore. Le titre a pour thème la lutte contre le sida.

En 2012, Alpha Blondy se réconcilie avec son « frère ennemi » du reggae ivoirien, Tiken Jah Fakoly, après des années de brouille. Ce rapprochement, à l’initiative du président Alassane Ouattara, est censé initier un mouvement de réconciliation nationale dans une Côte d’Ivoire encore en proie à de graves tensions. En octobre, Alpha et Tiken mènent la « caravane de la réconciliation », une grande tournée à travers le pays, accompagnés par de nombreux artistes ivoiriens comme A’salfo de Magic System ou encore Meiway.

Réconciliation et remise en question se trouvent au cœur de « Mystic power », l’album qu’Alpha Blondy publie en mars 2013. Sans détour, il évoque cette fois directement la crise ivoirienne avec des morceaux tels que « Pardon », une sorte de mea culpa, ou encore « Réconciliation » en duo avec Tiken Jah Fakoly. Le reggaeman n’oublie pas d’insuffler une dose d’espoir et de paix (« Hope »avec le Jamaïcain Beenie Man, « My american dream »), ne cachant pas son ambition de jouer les rassembleurs tout en prenant ses distances avec les partis politiques.

L’artiste se produit le 1er avril 2013 à l’Olympia à Paris. En décembre, il publie un double best of de 22 titres, incluant un duo inédit avec les Britanniques de UB40, « Young Guns ».

2015 : « Positive energy »

Entre deux tournées internationales, Alpha Blondy compose et enregistre de nouvelles chansons dans son studio à Abidjan en vue d’un vingtième album, avant d’en assurer le mixage au studio de la Grande Armée, à Paris. « Positive Energy » sort en avril 2015. Au micro, l’Ivoirien a convié deux pointures du reggae jamaïcain, I Jahman (sur « Rainbow in the Sky ») et Tarrus Riley (« Freedom »). Jacob Desvarieux de Kassav’ et Ismaël Isaac viennent aussi poser leur voix. Touches de rock ou de salsa, le reggae d’Alpha se métisse d’énergies venues d’ailleurs, et conserve un message positif empreint de spiritualité.

Le reggaeman se lance dans une aventure d’un tout autre genre, en lançant en mars 2015, une station de radio à Abidjan, Alpha Blondy FM. Mélange d’humour et de musique, les programmes laissent aussi la place à une rubrique animée par Alpha Blondy lui-même, « Radio livre » dans laquelle il se transforme en lecteur-conteur pour les auditeurs.

Pour promouvoir son nouvel album, il commence en mars une longue tournée. Cette année-là, une soixantaine de concerts sont au programme, dans une douzaine de pays, en Europe, mais aussi en Amérique latine (Brésil, Argentine, Uruguay, Porto Rico, Costa Rica). En 2016, le globe-trotter ivoirien poursuit sur un rythme quasi identique et joue notamment en Colombie, en Équateur, au Mexique, au Pérou au Canada, mais aussi en Grèce, en Turquie, en Suède et au Burkina Faso, où il ne s’était pas produit depuis de longues années. Hormis trois concerts supplémentaires au Brésil, Alpha Blondy se consacre essentiellement à l’Europe en 2017 : Slovaquie, Autriche, Serbie, Espagne, Allemagne et bien sûr France.

En août 2018, l’artiste interrompt sa tournée estivale pour effectuer le pèlerinage de la Mecque, juste après avoir été élevé au grade de commandeur de l’ordre national ivoirien. Si le sentiment religieux a toujours été très présent dans son œuvre, il avait jusqu’alors pris soin de ne jamais se réclamer d’aucune des trois principales religions monothéistes, préférant les revendiquer toutes à la fois.

2018 : « Human Race »

C’est donc coiffé d’un shemagh qu’El Hadj Alpha reprend la scène et défend son nouvel album, commercialisé fin août. « Human Race », sur le plan musical, propose un reggae solide qui ne déroge pas aux règles qui ont fait l’identité artistique d’Alpha Blondy. Son processus de « reggaeification » d’œuvres issus d’autres genres s’applique ici à « Whole Lotta Love » du groupe de rock anglais Led Zeppelin, « Je suis venu te dire que je m’en vais » de Serge Gainsbourg et « Heathen » de Bob Marley.

Coté invités, la présence de la Béninoise Angélique Kidjo, du Sénégalais Youssou N’Dour et du Congolais Fally Ipupa, trois artistes majeurs du continent, concrétise la dimension panafricaine du propos du chanteur – qui apparaît en parallèle sur l’album « Un autre blanc » du Malien Salif Keita. L’année s’achève par trois grands concerts en Côte d’Ivoire, à Abidjan, Korhogo et Bouaké.

À l’affiche de quelques festivals emblématiques en France en 2019 (notamment le Reggae Sun Ska et les Eurockéennes), le sexagénaire ivoirien honore aussi quelques engagements en Suède, en Belgique et au Luxembourg. Il est aussi invité par le reggaeman Clinton Fearon, ancien membre des Gladiatiors, pour un duo intitulé « Together Again » qui figure sur l’album « History Say » du Jamaïcain.

Décembre 2019

Écrit par: admin

Rate it
0%